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1,210-111 CXXVII, — i^ Juillet i6j8. 209

bien que ie n'aye pas eu fort grande peine à y répon- dre, ie ne laiffe pas d'accepter la chaire que vous m'offrez en cet endroit, quia forte plus fapïo fedens, & afin que ie puiffe écouter vos autres objedions plus à 5 mon ayfe.

r. l'attaquer ois volontiers, &c. Resp. le croy m'eflre défia cy-deuant affez purgé de l'inconftance dont vous m'accufez. Et pour voftre argument, ie n'en comprens ny la matière ny la forme;

10 car pour la matière, vous le fondez fur vne définition de la Lumière que vous fupofez que i'ay donnée, bien qu'il foit tres-vray que ie n'ay eu intention d'en donner aucune, | comme i'ay affez témoigné dés la page j , & vous l'auez aufli aifez reconnu. Puis, pour la

i5 forme, vous le commencez par vne confequence, en difant : puifque le Soleil ejl premier que ce mouuement, duquel il eji la caufe efficiente, où ie ne voy point d'an- tecedent; car fi la Lumière, c'eft à dire lux^ eft l'adion ou le mouuement dont le foleil poufle la matière fub-

20 tile qui l'enuironne, comme vous voulez auec moy fupofer, il ne fuit pas de là qu'il foit premier que cette aélion, ny qu'il en foit la caufe efficiente, & l'on peut dire qu'elle eft en luy de fa nature. Ou fi vous voulez qu'il foit premier qu'elle, ce fera feulement en mefme

25 façon que l'homme eft premier que fa raifon, en tant qu'il doit eftre ou exifter auant qu'il puiffe en vfer. Et ainfi voftre féconde confequence, qui eft que le Soleil ^ de fa nature, naura donc point de Lumière, ou que fa Lu- mière n'ejî pas comprife en ma définition, & qu'elle ejî

3o première que celle que ie définis, me femble eftre de mefme nature que fi, de ce qu'on auroit dit que

Correspondance. H. 27

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