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dvn quart d’heure pour en expliquer l’vsage a ceux qui n’entendent pas nostre maniere d’escripre et de parler, ie vous diray seulement que vostre nom est la 15, 777, 318, 656 diction de cet alphabeth, lequel comprend plus de millions de vocables qu’il n’y a de grains de sable dans toute la terre, quoy qu’il soit si aysé a apprendre et a retenir, que l’on n’a besoing d’aulcune mémoire, pourueu que l’on ayt vn peu de jugement. Or vous ne croyrez pas que le discours dont je vous entretiens soit hors de propos, si vous lisez la 13e, 14e et 15e proposition du Livre des Chants, dans lesquelles i’explique les particularitez de ceste escripture vniuerselle, ioint que ie donne le meilleur idiome de tous les possibles et tous ceux qui peuuent estre inuentez dans la 47e et 48e du Livre de la Voix, et que vostre trez excellent esprit peut tirer plusieurs beaux secretz de ces propositions, de sorte que i’ose esperer qu’elles vous donneront quelque lumiere pour inuenter la manière de communiquer auec tous les peuples du Nouueau Monde qui nous peuuent ayder de leurs obseruations. » (P. 160-161, des Correspondants de Peiresc, p. p. Tamizey de Larroque, fasc. XIX, Paris, Picard, 1894.)

Dans une lettre à Gassend, le 1er janv. 1636, Mersenne rapporte une tentative du même genre d’un inventeur contemporain, Jean Le Maire : « Dominus Le Maire, de quo crediderim tecum Dominus Peirescius collocutus fuerit, proponit se dubio procul alphabetum atque adeò linguam reperisse, quibus Sinensès, vel alios quosuis orbigenas ita posset literis seu epistolis alloqui, vt absque præuio pacto, doctore, mediatore, responsum ab illis de omnibus quæsitis impetret ; quod arcanum nulli reuelare cupit. Vide tamen interim num istum nodum possis exsoluere ; licet enim illis figuras omnium vestrarum arborum mitteres eâ lege vt ad te remittant suas præcipuas arbores, quomodo sciant quod petas ? » (Gassendi Opera, VI, 430, col. 2).

LETTRE LI, pages 275-277.

La première partie de cette lettre se trouve expliquée et complétée par trois documents imprimés quelque temps après:

i « Dans un ouvrage écrit contre Stampioen, sous l’inspiration de Descartes et même avec sa collaboration (voir une lettre à Huygens ( ?) d’octobre 1639, Clers., III, 417), Aenmerckingen op den Nieuwen Stel-Regel van Iohan Stampioen d’Jonge (Leyde, Jan Maire, 1639), le mathématicien Waessenaer rappelle une question proposée il y a bien des années (veele jaeren langh) par Stampioen; il en reproduit tout au long l’énoncé avec la figure, et y ajoute, sans explication ni démonstration, la solution donnée, dit-il, il y a six ans (oversesjaren), ce qui nous reporte bien à la fin de i633.

2 » Stampioen, dans une réplique à cet opuscule de Waessenaer, WisKonstigh ende Reden-Maetigh bewiis op den Reghel, etc. (La Haye, 1640),