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m, ii4-ii5. XCIII. — Octobre 16^7. 4^7

être le P. Georges Fournier,qui, né en 1595, était presque du même âge que Descartes, pouvait avoir été son condisciple, et à qui il aurait envoyé son livre de 1637, comme il fera plus tard ses Principes (Baillet, H, 240); ce religieux, qui s’occupait surtout de mathématiques, les enseigna à La Flèche (162g- 1634), à Dieppe {i634-i636), probablement à La Flèche encore (1636-1640). — La date de cette lettre est incertaine : nous la plaçons à côté de la précédente, adressée sans doute au P. Noël.

Mon Reuerend Père,

le vous fuis tres-obligé de ce qu’il vous plaift pren- dre la peine de voir le liure que ie vous auois enuoyé ; & ie reçoy en très-bonne part la faueur que vous me 5 promettez de me traitter en amy, bien que vous l’in- terprétiez, que ce fera en | toute rigueur. Car ne deû- rant rien autre chofe que de connoiftre la vérité, i’aime beaucoup mieux la rigueur, c’eft à dire le foin & la diligence à remarquer tout, au moins en ceux de

10 voftre forte, que ie fçay n’eftre portez que d’vn bon zèle, & n’eftre pas capables de commettre aucune injuftice, que ie ne ferois leur négligence. Et ie ne fuis nullement preffé d’entendre voftre iugement; car i’ofe me promettre qu’il me fera d’autant plus fauorable

i5 qu’il viendra plus tard. Sur tout ie voudrois qu’il vous pluft prendre la peine d’examiner ma Géomé- trie; c’eft vne chofe qui ne fe peut faire que la plume à la main, & fuiuant tous les calculs qui y font, lef- quels peuuent fembler d’abord difficiles, à caufe

20 qu’on n’y eft pas accouftumé, mais il ne faut que peu de iours pour cela; & fi vous paflez du premier liure au troifiéme, auant que de lire le fécond, vous y trouuerez plus de facilité que peut-eftre vous ne croyez. Si i’auois des aides pour voler, comme Dédale,

Correspondance. I. 58

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