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m, 169. LXXII. — Avril ou Mai 1657. j^c

Clers., ///, 336). On doit donc reporter cette critique de Fermât au mois d'avril ou de mai, ce qui concorde avec la mention des « Dis- cours » de Desargues et de Guy de La Brosse (p. 36 0, l. 20), dont Descartes accuse également réception vers la même époque (Let- tre LXX VI ci-apr'es du 25 mai i63j).

Beaugrand (Lettre LXXXII ci-après, du 22 juin i63"j) s'était ingénié pour voir la Dioptrique « avant les autres », l'avait eue déta- chée du reste du volume (envoyé en feuilles pour l'obtention du privi- lège), et l'avait communiquée « pour peu de temps » à Fermât, peut- être sans l'aveu de 'Mersenne, car on ne s'explique guère autrement que le Minime, après avoir demandé à Fermât son opinion, eût gardé si longtemps par devers lui les objections de ce dernier. Il semble n'avoir pas osé dire immédiatement à Descartes que son ouvrage avait été communiqué et son nom révélé en dehors du cercle de ses connaissances personnelles.

��Mon Reuerend Père,

Vous me demandez mon iugement fur le traitté de Dioptrique de Monfieur Defcartes. Il eft vray que le peu de temps que Monfieur de Beaugrand m'a donné 5 pour le parcourir *, femble me difpenfer de l'obliga- tion de vous fatisfaire exactement & par le menu ; outre que la matière eftant de foy tres-fubtile & tres- épinéufe, ie n'ofe pas efperer que des penfées informes, & non encore bien digérées, puifîent vous donner vne

10 grande fatisfaélion. Mais d'ailleurs quand ie confidere que la recherche de la vérité eft toujours louable, & que nous trouuons fouuent à taftons, & parmy les ténèbres, ce que nous cherchons, i'ay crû que vous ne trouueriez pas mauuais que ie tafehaffe à vous de-

1 5 brouiller vne mienne imagination fur ce fujet, laquelle eftant encore obfcure & embaraflee, i'éclairciray peut- eftre dauantage vne autre fois, fi mes fondemens font approuuez, ou fi ie ne change pas moy-mefme d'aduis.

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