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Monſieur,

Ie vous remercie des lettres que vous m’auez fait la faueur de m’enuoyer, & ie ſuis bien aiſe d’apprendre que Monſieur de Balzac ſe ſouuient encore de moy. I’eſtois quaſi en deſſein de luy écrire à ce voyage, mais 5 i’ayme mieux attendre encore quelque temps, & cependant ſi par occaſion vous le voyez, vous m’obligerez de l’aſſurer de mon ſeruice. Ie | vous prie auſſi de faire mes baiſe-mains à M. Sarrazin, & luy dire que ie le remercie tres-humblement du liure* qu’il a eu 10 autrefois intention de m’enuoyer, & que ie n’euſſe pas manqué de luy écrire pour l’en remercier, ſi celuy auquel il l’auoit baillé euſt eu ſoin de me le faire tenir.

Pour les lunettes, ie vous diray que depuis la condamnation de Galilée, i’ay reueu & entierement 15 acheué le Traité que i’en auois autrefois commencé ; & l’ayant entierement ſeparé de mon Monde, ie me propoſe de le faire imprimer ſeul dans peu de temps. Toutesfois pource qu’il s’écoulera peut-eſtre encore plus d’vn an, auant qu’on le puiſſe voir imprimé, ſi 20 M. N.[1] y deſiroit trauailler auant ce temps là, ie le tiendrois à ſaueur, & ie m’offre de faire tranſcrire tout ce que i’ay mis touchant la pratique, & de luy enuoyer quand il luy plaira.

Premierement, ie ne m’eſtonne pas que la moëelle 25 de ſureau peſe quatre ou cinq cens fois moins que l’or ; mais ie ne laiſſe pas de vous remercier de la communication de voſtre experience, & ſeray touſiours bien aiſe de ſçauoir celles que vous aurez faites.

  1. M. de Beaune (Exemplaire de l’Institut).