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[1,334- XXXVIII. — OCT. OU NOV. l6jl. 2}I

Mais ie penfe que ie pourrois bien maintenant déter- miner à quelle proportion s'augmente la vitefle d'vne pierre qui defcend, non point in vacuo, mais in hoc vero aère. Toutesfois, pource que iay maintenant l'ef-

5 prit tout plein d'autres penfées, ie ne me fçaurois amufer à le chercher, & ce n'eft pas chofe de grand profit. le vous prie de me pardonner fi ie vous écris fi négligemment, & de penfer que mes lettres ne pour- raient eftre fi longues comme elles font, û elles

, eftoient didées auec plus de foin. le fuis,

Mon R. P.

��Page 228, 1. 11. — Cette question préoccupait Mersenne; il en avait écrit à Jean Rey, 1" sept. 1 63 1 : a Vous establissés donc qu'il n'y a rien

» de léger dans la nature, et que la terre va par sa pesanteur s'emparer du

» centre du monde : mais tous ceux qui tiennent qu'elle se meut autour

» du soleil, comme Copernic et la plupart des meilleurs astronomes qui

» viuent, ne vous aduoueront pas qu'elle soit au centre du monde, et tous

» vous nieront qu'il y ait rien de pesant non plus que de léger; car ces

» deux termes s'infèrent ou se détruisent nécessairement. Il n'y a rien de

» pesant absolument parlant, mais seulement eu esgard aux choses

plus légères ou moins pesantes. Et nous ne sçauons pas encore ni ne

» sçaurons jamais, si les pierres et les autres corps vont vers le centre par

» leur pesanteur (que ie pourrois aussi bien appeler légèreté, car ie peux

» dire que le centre de chasque chose estant la plus noble partie comme le

» pépin et le noyau des fruits, que les pierres vont en haut allant vers le

» centre), ou s'ils sont attirés par la terre comme par vn aimant. Au reste

» le centre du monde n'a nulle vertu qui attire plustost la terre que quelque

• autre point du monde; et sans doubte, si Dieu n'eût déterminé son lieu

» par sa pure volonté, si on l'eût mise au lieu où est le soleil ou la lune,

» ou en quelque autre point du monde, elle s'y fût tenue, estant de sa

" nature indéterminée quant au lieu. Et. puis Jordan Brun, qui combat

» auec plusieurs pour l'infinité du monde, vous rauit le centre, qui n'est

» point dans l'infini. » (Essays de Jean Rey, édit. Gobet, 1777, p. 107-9.)

Page 228, 1. 20. — Cette interruption de travail correspond au voyage de Danemarck et aussi à une maladie de Descartes. Beeckman écrit»- en effet, à Mersenne, le 7 oct. 1 63 1 : « D. des Cartes cum quo ante aliquot « dies Amstelrodami pransus sum, ex satis difficili morbo convaluit. » i.Bibl. Nat. fr. n. a. 6206, fol. q3, p. i-3l II est possible que les pre-

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