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168 Correspondance.

c'était une traduction de la version française, pourquoi le traducteur aurait-il omis ces quelques mots pourtant si curieux?

Page i 59, 1. 6. — Version française : « Mais vous me dire\ peut-estre » que vous aue\ dit certaines choses, lesquelles ie n'ay pas plutost en- » tendues que ie les ay crues et approuuées. » (Clerselier, 11,59). Le mot entendre, dans le français du xvn e siècle, traduisait aussi bien intelligere que audire. Baillet (I, 207), qui sans doute n'a pas consulté le texte latin, a compris dans le sens de audire : « M. Descartes pouvoit avoir approuvé » des choses qu'il avoit entendues de Beeckman, comme il arrive souvent » dans la conversation. » Mais Descartes ne croyait pas si vite tout ce qu'il entendait dire; il voulait auparavant comprendre : intellexi est donc plus vraisemblable.

Page 159, 1. 23. — Voir jElien, Varia* Historiœ, IV, xxv.

Page 159, 1. 25. — Vide quant iniustus es : Un traducteur aurait mis sis, comme on trouve douze lignes plus loin : noui enim quant sis elegans et facetus. L'indicatif es parait une faute de grammaire, commise avec intention, pour mieux affirmer le fait.

Page 1 59, 1. 29. — Descartes à Mersenne, 1 638 (Clerselier, II, 370-1) : « le ne ferois nulle difficulté de lui enuoyer (à M. Mydorge) ma vieille » Algèbre, sinon que c'est un écrit qui ne me semble pas mériter d'estre • vu ; et pour ce qu'il n'y a personne que ie scache qui en ait de copie, » ie seray bien aise qu'il ne sorte plus d'entre mes mains. » En marge (Batllet, I, 32o) : « M. de la Barre et d'autres en ont eu depuis. » M. de la Barre, président du Bureau des finances de Tours, avait fait des re- cherches en Touraine et en Poitou pour la Vie de Descartes (Baillet, I, xxm-xxiv). Cette Algèbre, qui datait de 1618-1619, n'a pas été retrouvée. L'inventaire des papiers trouvés dans les coffres de Descartes, après sa mort, mentionne à l'article D : « Un petit registre en octavo, contenans » cent cinquante cinq pages, où il semble avoir escrit pour son usage, » une introduction contenans les fondemens de son Algèbre. »

Page 160, 1. 9. — Un certain nombre de dates (seulement huit en tout) se trouvent, en effet, dans l'imprimé de 1644, avec cet avertissement du frère de Beeckman, dans la Préface : « Centuriam hanc ex multis ejus » meditationibus compegi, et eo quidem, quo ille meditatus fuerat , » ordine volui exhiber e , subinde etiam addito tempore, quo hac ei oc- » currerant, ne quis compilasse existimaret aliorum Philosophorum » scrinia. » Cf. plus bas, Lettre XXV, p. 171, 1. 22.

Page 160, 1. 27. — Version française, Clerselier (II, 6t) : « L'eau est » tousiows semblable à Veau, mais elle a un tout autre goust lorsqu'elle » est puisée à sa source, que lorsqu'on la puise dans une cruche ou à » son ruisseau. » Baillet corrigeait déjà (I, 208) : « Que lorsqu'on la » prend dans une cruche ou dans un ruisseau. » Le texte latin est infi- niment préférable.

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