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quet, et dans les locutions en effect, a cet effect. Descartes écrit fort bien cependant vn effet et les effets (qu’il écrivait d’abord effait et effaits). Il écrit toujours aussi obiet et suiet (parfois même suget), et non pas obiect et subiect, comme on faisait de son temps. Il n’abuse pas non plus du c en souvenir de l’étymologie latine, pour écrire faict, dict, conduict, etc. Une fois pourtant on trouve écrit les poincts, ce qui est doublement contraire aux habitudes du philosophe, et ailleurs (16 octobre 1639) l’instinc et les instincs.

Ailleurs, là où nous mettons c, Descartes met qu, dans chiquanerie, quarrer et quarré. Ailleurs, au contraire, le c est mis pour s, par exemple dans les deux noms propres Claircellier et Mercenne, et une fois dans ils offencent (f. 2 recto, l. 7)[1]. Il est même mis pour deux s dans le subjonctif, qu’on face, que vous faciez. Il est joint à l’s, dans scauoir et toutes ses formes, ie scay, ie scauois, sceu, etc., et une fois dans isoscele (p. 33 recto, l 4), qui est la vraie orthographe.

6° Enfin la consonne s alterne avec z dans deux ou trois cas singuliers. Le mot base (la base d’un triangle) se trouve écrit par Descartes dans la même page (f. 15 verso), quatre fois baze, douze fois base, et trois fois avec s et z, dont l’une est récrite sur l’autre. Dans une même lettre encore, on trouve ordinairement il pese : une fois cependant Descartes écrit peze (f. 7 verso, l. 2), et un peu plus loin une seconde fois, mais avec une s récrite sur le z (I. 30), et à la page suivante, une troisième fois peze, sans rature (f. 8 recto, l. 5). Déjà dans une lettre du 2 février 1632, on trouvait une fois vase et deux fois vaze.

VI. — CONSONNES DOUBLES.


Mais un des traits caractéristiques de l’orthographe de Descartes est la suppression ou le maintien des consonnes doubles, selon les cas et surtout selon les lettres. Reprenons à ce point de vue la liste des consonnes.

  1. Descartes, dans sa première orthographe, écrit même ce pour se, pronom personnel. (T).