Page:Desbordes-Valmore - Poésies inédites, 1860.djvu/62

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 52 —


CIGALE.


De l’ardente cigale
J’eus le destin,
Sa récolte frugale
Fut mon festin.
Mouillant mon seigle à peine
D’un peu de lait,
J’ai glané graine à graine
Mon chapelet.

J’ai chanté comme j’aime
Rire et douleurs ;
L’oiseau des bois lui-même
Chante des pleurs ;
Et la sonore flamme,
Symbole errant,
Prouve bien que toute âme
Brûle en pleurant.

Puisque amour vit de charmes
Et de souci,