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CROIS-MOI.


Si ta vie obscure et charmée
Coule à l’ombre de quelques fleurs,
Âme orageuse mais calmée
Dans ce rêve pur et sans pleurs,
Sur les biens que le ciel te donne,
Crois-moi :
Pour que le sort te les pardonne,
Tais-toi !

Mais si l’amour d’une main sûre,
T’a frappée à ne plus guérir ;
Si tu languis de ta blessure
Jusqu’à souhaiter d’en mourir ;
Devant tous, et devant toi-même,
Crois-moi :
Par un effort doux et suprême,
Tais-toi !

Vois-tu, les profondes paroles
Qui sortent d’un vrai désespoir