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LE VOISIN BLESSÉ.


L’autre nuit le voisin qui pleure
Frappa pour me dire bonsoir :
« Dormez, voisin, ce n’est plus l’heure ;
On n’y voit plus : il faut se voir.
Je suis vous le savez une pauvre orpheline ;
Je n’ai d’autre gardien que la vierge divine. »
Mais il reprit si tristement :
« Au pécheur Dieu donne un moment
De grâce avant le châtiment !… »

Il dit cela d’un ton si grave
Que sa voix me troubla le cœur,
Et qu’à ce blessé doux et grave
Je répondis malgré ma peur :
« Vous avez votre mère, et moi, pauvre orpheline,
J’en vais demander une à la vierge divine.
Pourquoi dites-vous tristement :
Au pécheur Dieu donne un moment
De grâce avant le châtiment ?… »