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Comme un doux carillon tremblé,
Comme un coulon piquant du blé,
Pour cheus qui n’ont pa cor parlé !

Et tant plus vous donn’rez d’ caignoles,
D’ lang’ ourlés, d’amiteuss’ paroles,
Tant plus vous arez d’auréoles.

Cha f’ra fin bin sur vos ch’veux blonds,
Qui gnien a null’ part des si longs,
Sayant jusqu’à vos blancs talons !

Tant plus vous fil’rez d’ lin et d’ toiles,
Plus vos yeux bleus à raies d’étoiles.
Brill’ront sous vos crol’s et vos voiles.

Ah ! mi ! j’ n’ai point gramint d’ bonheur,
Mais j’ai des prièr’ plein min cœur,
Pour vous, Mesdamm’, et not’ Seigneur !

À vous donc, d’ longs jours sans injures,
Les saluts, les mirlets d’eau pure,
Et jamais d’ rid’ à vos figures !

Grâce à vous, din des lits muchés,
Un vo chés p’tiots Jésus couchés,
Et les plus solents rapagés.

Honneur, à son d’ cloque et d’aubade,
Aux accueilleux de m’ n’inbassade,
À bouquett’ comme eun’ embrassade.