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Mais elle est mère, mère heureuse : de là surtout des sources consolantes et renouvelées. Ses derniers vers nous arrivent toujours remplis d’accents de sollicitude et d’espérance pour sa jeune couvée. Déjà même, du bord de ce doux nid, gloire et douceur maternelle ! une jeune voix bien sonore lui répond. Je voudrais dire, mais je ne me crois pas le droit d’en indiquer davantage. Je rappellerai seulement, en l’altérant un peu, la jolie épigramme antique : « La vierge Érinne était assise, et, tout en remuant le fil de soie et la broderie légère, elle distillait avec murmure quelques gouttes du miel de l’abeille d’Hybla. » Puisse l’avenir tenir du moins les récentes promesses envers celle qui les a payées assez chèrement ! Puisse-t-elle, suivant l’expression d’un poëte aimable, se racquitter en bonheur pour tout le passé !


SAINTE-BEUVE.