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romances


L’ATTENTE


Olivier, je t’attends ! déjà l’heure est sonnée ;
Je viens de tressaillir comme au bruit de tes pas :
Le soleil qui s’éteint va clore la journée ;
Ici j’attends l’amour, et l’amour ne vient pas.

Le berger lentement regagne sa demeure ;
Tout est triste au vallon ; Olivier n’est pas là !
De notre rendez-vous lui-même a fixé l’heure.
Je n’avais rien promis, et pourtant me voilà.

Adieu, mon Olivier ; je m’en vais au village ;
Pour toi je l’ai quitté ; j’y retourne sans toi.
Demain pour t’excuser tu viendras au bocage ;
J’y laisse mon bouquet, il parlera pour moi !





LE HAMEAU


Que n’as-tu comme moi pris naissance au village !
Que n’as-tu pour tout bien un modeste troupeau !
Olivier ! les trésors d’un brillant héritage
Valent-ils le bonheur que t’offrit le hameau ?

Tu vas donc sans regret quitter ce simple asile !
Le calme pour le bruit, et les champs pour la cour !