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Le ramènerait-elle où mon courroux l’attend ?
Pourrait-il s’arracher à ce monde qu’il aime,
À ce juge léger qui flatte un inconstant ?…

Au fond de mon miroir je vois errer son ombre ;
Une femme le cherche !… elle attend son regard ;
Il l’aperçoit lui-même… il l’aborde, il fait sombre,
Il soupire… Ah ! perfide ! est-ce encor le hasard ?
Quelle est cette inconnue ?… Oh ! comme il est près d’elle !
Comme il lui peint l’ardeur qu’il feignit avec moi !
Il ne feint plus ! — Elle est si belle !…
Va les unir, Amour ! ils n’attendent que toi !

Je garde mes bouquets. — Ma parure est finie :
Ma parure !… et pour qui tant de soins superflus ?
Ces beaux lieux sont voilés, cette glace est ternie,
Et le miroir ne sourit plus !