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L’HIRONDELLE ET LE ROSSIGNOL.


Prête à s’élancer, joyeuse,
Aux libres plaines des cieux,
L’Hirondelle voyageuse
À la saison pluvieuse
Jetait un long cri d’adieux ;
Sous un chêne solitaire
Elle entend le Rossignol ;
Sa voix lui fut toujours chère ;
Et la jeune passagère
Écoute, et suspend son vol ;
Elle recueille, attentive,
L’accent qui cherche le cœur ;
Mais ce chant qui la captive,
Dans sa mesure moins vive,
N’exprime plus le bonheur !

« À quoi rêvez-vous ? dit-elle ;
« Les zéphyrs sont au beau temps :
« Sur la rive maternelle
« Le doux printemps vous appelle ;
« N’aimez-vous plus le printemps ?…