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L’obscurité que le sort me destine
M’éloigne d’un mortel ivre de vos faveurs…
Eh bien ! j’irai l’attendre au pied de la colline
Qu’il gravira par un sentier de fleurs !
Si quelquefois la romance attristée
Peint mon ennui, le trouble de mes sens,
Inspirée au village, elle y sera chantée ;
Et les bergers naïfs rediront mes accens.

Adieu, Muses ! la gloire est trop peu pour mon âme ;
L’amour sera ma seule erreur ;
Et, pour la peindre en traits de flamme,
Je n’ai besoin que de mon cœur.