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Ces jours consacrés à vous plaire,
Ces vœux, si tendres et si doux,
Et toujours inspirés par vous,
Désormais qu’en pourrai-je faire ?
Aime-t-on dès qu’on veut aimer ?
Si je trouve un amant plus fidèle et plus tendre,
Mieux que vous il saura m’entendre ;
Mais comme vous saura-t-il me charmer ?
Pourquoi feignez-vous de le croire ?
Vous offensez l’amour, en accusant mon cœur ;
Ah ! cet amour eût fait ma gloire,
S’il avait fait votre bonheur !
Votre bonheur, hélas ! sera d’être volage ;
Vous séduirez encor dès qu’on vous entendra ;
Vous ferez le tourment de qui vous aimera ;
Et déjà dans mes vers j’ai tracé votre image :

« Aussi léger que prompt à s’enflammer,
« De l’amour, en riant, il inspire l’ivresse ;
« Mais pourquoi, quand son amour cesse,
« Ne cesse-t-on pas de l’aimer ? »