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Agitait dans ses mains son arme meurtrière,
Et la peur en porta la nouvelle à Paris.
Elle dit : « Je l’ai vu ! Tel un lion s’élance,
Épouvante les loups, les chasse, les retient ;
De mille bras ligués il fait tomber la lance ;
C’est l’Hercule qui brise, et l’Atlas qui soutient ;
C’est Henri, fuyez tous !… On vole à son passage,
On l’implore, il sourit, et le ciel se dégage ;
Et la France respire, et le Roi troubadour
Chante sous des lauriers Gabrielle et l’Amour… »

Mais quel monstre se glisse et s’avance dans l’ombre ?
Échappé de l’enfer, il brûle d’un feu sombre ;
Il rampe, il va souiller l’autel de la vertu,
Il l’atteint !… C’en est fait, l’autel est abattu !
Vérité, pour accens tu n’as plus que des larmes !
L’avenir te répond par un long cri d’alarmes ;
D’un roi clément, d’un père, on prépare le deuil,
Et ma lyre se brise au pied de son cercueil,