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LA NYMPHE TOULOUSAINE.


IMITATION DE GOUDELIN.


Sous les arbres touffus, naïves pastourelles,
Cherchez de frais abris contre l’ardeur du jour ;
Et vous, petits oiseaux, sous leurs voûtes nouvelles,
Enflez votre gosier pour saluer l’Amour.
Coule, ruisseau d’argent, dont l’eau vive et brillante
Offre un miroir mobile à la beauté riante ;
Cristal limpide et pur, qui rafrafchis les fleurs,
Tu ne rafraichis pas mes yeux brûlés de pleurs !

Vallons où le Plaisir vient former des guirlandes
Quand la jeune saison vous charge de rameaux ;
Où l’abeille bourdonne alentour des offrandes
Que le Printemps attache aux branches des ormeaux ;
Écoutez ! écoutez la Nymphe Toulousaine ;
Elle pleure ! elle fuit des cieux la pourpre et l’or !
Ne l’entendez-vous pas gémir, gémir encor,
Appelant un écho triste comme sa peine ?
Écoutez ! écoutez ! Le voile du Malheur