Page:Desbordes-Valmore - Poésies, 1820.pdf/165

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
(155)


LE RÉVEIL CRÉOLE.


N’a plus pouvoir dormir tout près toi dans cabane,
Sentir l’air parfumé courir sur bouche à toi,
Gagner plaisir qui doux passé mangé banane,
Parfum là semblé feu qui brûler cœur à moi.
Moi vlé z’éveiller toi.

Baï moi baiser si doux, n’oser prend-li moi-même,
Guetter réveil à toi… long-temps trop moi languir.
Tourné côté cœur moi, rend-li bonheur suprême,
Mirez l’Aurore aller qui près toi va pâlir.
Long-temps trop moi languir !

Veni sous bananiers, nous va trouvé z’ombrage ;
Petits oiseaux chanter quand nous causer d’amour.
Soleil est jaloux moi ; li caché sous nuage,
Mais trouvé dans yeux toi l’éclat qui passé jour.
Veni causer d’amour.