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À mes transports tu venais de sourire ;
Mes bras, tremblans de joie, entouraient ton berceau ;
Le sommeil me surprit dans cet heureux délire…
Je m’éveillai sur un tombeau !

Moment affreux dont je suis obsédée !
Pour vous tracer je n’ai force ni voix !…
Mon Dieu ! faut-il le perdre, à toute heure, en idée ?
Mon Dieu ! pour en mourir c’est assez d’une fois !

C’est ici, sous ces fleurs, qu’il m’attend, qu’il repose !
C’est ici que mon cœur se consume avec lui…
Amour ! plains-tu les maux où ton délire expose ?
Non ! tu nous fuis, ingrat, quand le bonheur a fui !