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PAUVRES FLEURS.
Et voilà les cris des églises,
Qui surmontent le bruit des flots ;
En pitié si nos croix sont prises,
Ma mère ! les célestes brises,
Nous rendront tous nos matelots !
Leur nautonnier, vers la chapelle,
Navigue tout chargé de vœux ;
Aux pieds du pouvoir qu’il appelle,
Moi, pauvre amoureuse mortelle,
J’ai sa bague et ses longs cheveux !
Des cierges voyez-vous les flammes,
Monter aux vitraux attiédis ?
Ô ma mère ! on dirait des âmes,
Qui viennent de rompre leurs trames,
Et veulent un de profundis !
Dans votre piété qui tremble,
Ne dites plus : « Heureux les morts ! »
C’est tenter Dieu qui nous rassemble :
S’il ne brisait trois cœurs ensemble,
Votre vœu serait un remords !