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SARAH.

térêt que vous m’inspirez n’a pas attendu jusqu’ici pour préparer votre bonheur, mais il est temps de l’assurer. Douze ans viennent de s’écouler depuis le jour qui vous a fait trouver en moi un refuge, un ami. Ce n’est pas assez pour l’avenir, il peut vous enlever cet ami ; car vous êtes très-jeune, Sarah, et je ne le suis plus. Quelle que soit enfin la cause qui vous en sépare, vous supporterez ce chagrin avec plus de courage auprès d’un époux. »

Au nom d’époux, Sarah se sentit émue, comme si la voix d’Edwin l’eût prononcé. Ne supposant pas que ce nom pût jamais désigner un autre qu’Edwin, elle baissa ses yeux pleins d’amour, et se laissa tomber aux pieds de M. Primrose, avec une expression de tendresse et de joie qui le surprit et le charma.

« Silvain, dit-il, ne s’est donc pas trompé ; vous serez heureuse avec