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ADRIENNE.

que je les attends. Oh ! que les heures sont lentes sans toi ! »

— Et s’il fallait nous quitter pour… long-temps, que ferais-tu donc, Andréa ? » Il garda le silence ; puis en relevant sur elle ses yeux chargés de tristesse : — Tu m’éprouves ? » lui dit-il.

— Je t’interroge, Andréa, je voudrais… »

— Moi je voudrais aller mourir comme lui. Oh ! Adrienne ! Tu sais que je mourrais ! »

— Eh bien ! non, répliqua-t-elle en détournant son visage pour cacher ses larmes, n’en parlons pas. Je veux seulement te donner aujourd’hui une preuve singulière de ma tendresse our toi ; ne la refuse pas, Andréa, car elle assurera le bonheur de ta vie. »

— Donne-moi cette preuve, dit-il, d’un air rêveur, mais ne m’éprouve plus. »

Il la suivit alors avec inquiétude