Page:Desbordes-Valmore - Les Veillées des Antilles, tome 2, 1821.pdf/222

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
211
ADRIENNE.

je ne voulais pas vous le rappeler ; je ne voulais… pourrez-vous le croire en lisant cette lettre ? je ne voulais vous parler que d’Andréa ; et comment vous entretenir de cet enfant sans retourner d’où je viens ! il m’y ramènerait si je pouvais m’en arracher long-temps. Sa mémoire, ses prières, ses espérances, tout prend le nom d’Arthur ; il va chaque jour revoir la chambre qu’il occupait avec lui. C’est là qu’il écoute, plus docile, les maîtres que je lui ai conservés avec le vieux intendant de ses biens, choisi par son frère. Les livres favoris d’Arthur sont ceux qui l’intéressent et l’instruisent le mieux. Je les lis moi-même quand il m’est possible ; je le force doucement à me suivre dans ce monde qui l’effarouche encore. J’y retourne pour lui ; je n’en repousse aucune occasion ; par cet effort, jugez de ma tendresse pour Andréa ! Mais il me demande