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ADRIENNE.

quel qu’il soit, pardonnez-le lui ; c’est moi qui l’ai choisi. Je revois maintenant, en souvenir, des témoignages frappans, des preuves à la fois cruelles et touchantes que son ame était combattue et déchirée. Était-ce amour pour moi ?… pour… Quelles tristes lueurs ! Clémentine, quand s’éteindront-elles ? Je repasse en vain tous ses discours mot-à-mot ; je les sais tous. Non, en vérité, il ne m’a jamais dit qu’il m’aimait. J’ai cru cependant qu’il fallait être ce qu’il était pour le persuader. Je m’obstinais peut-être à le croire, pour avoir le droit de l’aimer avec cette passion sincère dont vous plaignez l’excès. J’ai quelquefois essayé, pour vous, ma sœur, de lui disputer ma vie, qui vous est chère ; mais qui a pu se croire aimée d’Arthur, ô Clémentine, doit mourir du regret de s’être trompée. »

Conduite un soir par Andréa sur