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ADRIENNE.

Stupéfaite, et s’accusant seule de cette étrange scène, sans savoir ce qu’elle en devait redouter, elle ne put trouver un moment de repos durant cette nuit, qu’elle passa toute entière dans un effroi vague comme la conduite d’Arthur. Elle en était aimée pourtant ! Cette preuve touchante, inattendue, ce baiser qui venait d’unir leurs ames, se retraçait incessamment au milieu des craintes qui l’assaillaient en foule.

L'arrivée de Clémentine, avertie secrètement par sa sœur du besoin qu’elle avait de sa présence et de ses conseils, termina bientôt son incertitude par l’événement le moins pressenti, le plus horrible pour elle.

Arthur était revenu, plus maître de lui, ne paraissant se souvenir que de sa tendre amitié pour Adrienne qu’il tremblait d’avoir affligée.

Dès que sa sœur reparut ici, tout le monde imagina qu’elle venait, comme