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ADRIENNE.

rait pas même rompre le silence qu’ils gardaient avec une égale réserve sur un sentiment qu’elle croyait partagé. Arthur, il est vrai, ne parlait pas de l’avenir ; mais il ne parlait pas non plus de quitter Adrienne ; et pour elle, l’avenir c’était lui.

Andréa, qui les quittait à peine, fut un jour aperçu par eux sur le penchant du rocher. Il y cherchait quelqu’objet avec une attention extrême, et revint bientôt après tenant une fleur semblable à celles qu’Adrienne avait cueillies et jetées dans les flots.

« Je n’en ai trouvé qu’une, dit-il à son frère, mais elle est belle. Il faut la joindre aux autres ; c’est moi qui te la donne.

— Quoi ! interrompis Adrienne, aimez-vous tant les fleurs, sir Arthur ? où sont-elles donc celles que vous conservez ? »

Le front d’Arthur se colora de confusion ; mais il tourna cette faiblesse en badinage.