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ADRIENNE.

et je l’ai tant prié, qu’il n’a pu le vouloir toujours.

— Ah ! c’est ta prière qui l’a touché !… » et sa rougeur s’effaça comme la pensée qui l’avait fait naître.

« Andréa ! dit-elle après un silence, n’abuse pas de sa bonté, elle tient à son amour pour toi. Ménage-le bien cet amour ! retourne vers lui, afin qu’il t’accorde de venir voir encore quelquefois Adrienne. » Et, s’avançant vers la porte pour rappeler Mona, sa voix s’arrêta tout-à-coup, car elle vit, à peu de distance, sous les arbres, Arthur qui paraissait attendre son frère. Il la salua profondément. La tête d’Adrienne s’inclina ; ses regards éblouis se baissèrent jusqu’à ce qu’elle le crut tout-à-fait loin. Mais il occupait la même place quand elle y reporta les yeux. Quoique la gaîté ne parût pas les avoir rapprochés, un demi-sourire courut dans les traits d’Adrienne, et se réfléchit dans ceux d’Arthur. Ils