tination d’Andréa ; elles semblaient ne devoir plus se quitter qu’avec effort. Ce fut Arthur qui en eut seul le courage ; il retint celle de son frère qui n’osa pas lui résister. Adrienne devint libre, mais Arthur lui parut presque cruel ; et elle s’éloigna pénétrée d’une tristesse affreuse. Andréa, pensait-elle, ne mérite pas cette rigueur.
En descendant, la tête penchée, inattentive sur elle-même, son pied s’engagea dans quelques racines rampantes ; elle se baissa pour s’en dégager, et cueillit quelques petites fleurs qui parent la mousse des montagnes. Plusieurs vaisseaux se croisaient sur la mer ; les uns s’éloignaient de la côte, d’autres s’en approchaient.
Ma sœur, dit-elle, ma chère Clémentine, voilà donc le seul chemin qui conduit où tu vis heureuse ? il y a beaucoup d’eau entre nous ! comme elle entraîne ces vaisseaux ! qu’elle va vite ! qu’elle va loin ! au bout du