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ADRIENNE.

mais, sans songer à retourner sur ses pas, il s’assit tristement aux pieds d’Adrienne, en cachant sa tête sur ses genoux ; elle repoussa doucement cette tête gracieuse, et lui dit que son frère le rappelait. Il se leva vivement pour obéïr, puis il s’arrêta en fixant sur elle ses yeux brillans et pleins de larmes. Elle ne put retenir les siennes ; mais, pour convaincre Arthur qu’elle ne voulait pas s’emparer de cette tendresse dont il paraissait avare, elle prit Andréa par la main, et franchit rapidement avec lui la distance qui les séparait.

Arthur, inexplicable en tout, paraissait hésiter de fuir ou de s’élancer au-devant d’eux, lorsqu’Andréa, ne pouvant contenir le ravissement qui succédait à son chagrin, entraîna la craintive Adrienne avec tant de promptitude, qu’elle respirait à peine en arrivant auprès d’Arthur. Ils restèrent tous deux quelques moments