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SARAH.

M. Primrose. Sarah baissa les yeux en silence, tandis qu’il l’examinait avec l’intérêt le plus tendre.

« Vous ne lisez donc pas, lui dit-il enfin, cet acte qui vous lie à moi pour toujours ? puisse-t-il m’acquitter envers vous, comme il vous acquitte envers M. Primrose !

— Hélas ! dit-elle, en lisant l’acte avec respect, ma vie ne vaut pas ce qu’elle vous coûte. Oh ! Monsieur, que vous êtes heureux, ajouta-t-elle avec un regard plein d’ame, vous donnez tout !

— Et vous vous méconnaissez vous-même, lui répondit-il ; puissent les autres vous apprécier comme moi ! »

Ils cherchèrent alors entr’eux les moyens de forcer M. Primrose à ne pas rejeter ce don si pur ; et l’inquiète Sarah ne voyait qu’un moyen, c’était de partir avant qu’il en eût connaissance. Tous deux rêvaient, encore incertains, quoiqu’agités de