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SARAH.

qu’en vérité elle ne savait ce qu’il était devenu, mais qu’elle éprouvait pour lui beaucoup d’inquiétude.

« S’il voulait me quitter, dit M. Primrose, que ne le demandait-il ? je l’aurais laissé partir ; car vous pouvez vous assurer vous-même que je ne le considérais pas comme un esclave, et qu’il n’est pas au nombre de ceux que j’ai vendus avec mes biens. J’ai voulu qu’il fût libre comme il l’était en arrivant chez moi, lorsqu’il y vint avec vous. » Il lui remit en même temps un papier dans les mains.

Sarah, interdite, ne savait que répondre, et parcourait des yeux les noms des esclaves vendus par Silvain.

« Voici le nom d’Arsène, dit-elle, il est avec les autres.

— Sur mon ame, dit M. Primrose étonné, Silvain ne m’a point obéi ; car je le lui avais détendu. J’aurais réparé cette faute, peut-être in-