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SARAH.

— Ah ! une jeune fille, » repartit l’étranger. Il passa la main sur son front, comme s’il cherchait à se la rappeler. « Vous appartient-elle, Monsieur ? je voudrais aussi la remercier.

— Elle est ici, et vous l’allez voir tout à l’heure. Dieu, qui voulait s’en servir pour vous sauver, la tenait éveillée tandis que nous dormions tous : c’est une enfant dont l’ame est très-sensible.

— Une enfant ! répéta encore l’étranger. J’avais vu… j’avais cru voir une femme… j’étais troublé. »

Quand Sarah parut devant lui, il la regarda long-temps avec une étrange émotion. « Je vous dois beaucoup, lui dit-il enfin, je vous dois la vie, et plus peut-être, un moment de bonheur. Que le ciel veille sur vous, Mademoiselle, et vous comble des grâces qu’il accorde rarement aux êtres sensibles ! Votre heureux père