Page:Desbordes-Valmore - Les Pleurs, 1834.djvu/53

Cette page a été validée par deux contributeurs.
43
LES PLEURS.

Je lis, ou je crois lire ; et les lugubres mots,
En oracles rangés décrivent deux tombeaux
Qui, retenant sur eux ma frayeur arrêtée,
Sortent en traits de plomb de la page irritée :
Il faut fermer le livre et tomber à genoux ;
Il faut dire : Mon Dieu ! priez pour lui… pour nous !

Et me voilà ! voilà comme tu m’as rendue ;
À deux pas de tes pas, je suis, seule, perdue ;
Je dépends d’un nuage ou du vol d’un oiseau,
Et j’ai semé ma joie au sommet d’un roseau !