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LES PLEURS.

Ton veuvage, ton abandon ;
Dis, dis quelle amertume affreuse
Rend la liberté douloureuse
Pour qui n’en sait plus que le nom !

Dis qu’il fait froid dans ta pensée,
Comme quand une voix glacée
Souffla sur le feu de mon cœur,
Pour éteindre aussi la lumière
D’une espérance, — la première
Que je prenais pour le bonheur !

Laisse ton hymne désolée,
Comme l’eau dans une vallée,
S’épancher sur tes sombres jours ;
Et que l’espoir filtre toujours
Au fond de ta joie écoulée.