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LES PLEURS.

Qu’importe ? Le malheur s’est étendu partout ;
Le passé n’est qu’une ombre, et l’attente un dégoût.

C’est quand on a perdu tout appui de soi-même ;
C’est quand on n’aime plus, que plus rien ne nous aime ;
C’est quand on sent mourir son regard attaché
Sur un bonheur lointain qu’on a long-temps cherché,
Créé pour nous peut-être ! et qu’indigne d’atteindre,
On voit comme un rayon trembler, fuir… et s’éteindre.