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UNE FEMME.

sant à terre. Notre cheval est épuisé, et nous avons bien acheté, comme lui, le droit de nous reposer sous ces arbres. Calpetti va nous rejoindre.

En parlant ainsi il pénétra dans le bois avec Fanelly qui le suivait lasse et soumise ; après avoir attaché son cheval à l’un des arbres de cette épaisse forêt, ils s’assirent tous deux sur l’herbe ; Fanelly, tendre, troublée, mais confiante ; Rivalto, changé, sortant comme par degrés de son maintien théâtral dont la noble élégance avait enveloppé jusque-là son aspect d’une irrésistible séduction. Il s’étendit brusquement sur l’herbe et parla : le doux charme de sa voix était rompu. Pourquoi ?… Fanelly stupéfaite regardait tomber chaque prestige comme du fond d’un cauchemar éveillé, et ne voyant plus enfin à ce jeune homme toujours beau, mais d’une beauté farouche que des manières rudes et insoucieu-