Page:Desbordes-Valmore - Le Salon de Lady Betty, tome 1, 1836.pdf/66

Cette page a été validée par deux contributeurs.
50
UNE FEMME.

et l’appelle pour la rendre à son empressement et jouir de sa surprise ; Fanelly, belle de la présence de Rivalto, marchant émue et légère dans une sécurité charmante, s’approche en souriant au sourire de Claudia : mais derrière cette tête en fleurs, où les diamans étincèlent, une tête pâle s’élève et la regarde ; terreur ! c’est Haverdale ou son ombre irritée : un dernier cri d’innocence s’échappe sincère et perçant de cette bouche si jeune encore ; il est trop tard pour l’arrêter ; elle cache en vain sa figure effrayée sous ses mains qui tremblent comme ses genoux ; il faut fuir, il faut échapper aux regards de la foule que ce cri rassemble autour d’elle, et que Rivalto surmonte de toute la hauteur de sa taille, et de sa curiosité jalouse.

Haverdale sait tout ; c’est là son rival, Fanelly le lui a montré en fuyant, en le laissant là ; lui, veuf de toutes les illusions, de toutes