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LA FIANCÉE.

ce qu’elle fit avec assez de convenance, en voyant entrer M. Thorns, qu’elle accueillit de trois révérences dolentes et discrètes qui voulaient dire : Je me sauve, c’est à votre tour ; je n’ai pas le courage d’assister à la bourrasque dont vous menacent le sort et votre femme.

— Ah ! mon mari ! cria madame Thorns ; il y a de belles nouvelles pour nous !

— Quelles nouvelles ? demanda M. Thorns accouru au ton fêlé des voix de femme, tenant encore d’une main un sixain de bonnets de coton, et de l’autre un paquet de chandelles qu’il venait de peser au comptoir ; et qu’y a-t-il, mon doux cœur ? poursuivit-il épouvanté par la pâleur tremblante de sa femme, étant sûr d’avance qu’il ne pouvait l’attribuer qu’à une perte d’argent.