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LE SMOGLER.

barques que l’on tient à l’ancre sous leur abri ; au moindre souffle du vent, quand sa furie est dirigée vers la terre, l’assaut des vagues est terrible : et leur frémissement tumultueux ressemble alors à une décharge d’artillerie.

Par les sombres soirs d’hiver, le voyageur de ce pays d’orages, s’arrête, immobile et saisi d’épouvante, sur la grève, il tourne ses yeux effrayés vers la mer, dans la persuasion qu’un engagement naval, invisible, s’y livre entre les hommes et les démons.

Les rares habitans de cette côte inhospitalière, sourient tristement et invitent le voyageur égaré à prier avec eux pour que la tempête respecte la barque du pêcheur, gagne-pain de toute la famille.

Le fait isolé qu’on entreprend de décrire, dont les détails, recueillis sur les lieux, sont jusqu’à présent demeurés inconnus, ne semblerait offrir qu’une de ces déplorables fatalités qui