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DE LADY BETTY.

chambre de sa mère au moment où j’en sortais, et je dus essuyer le méchant sourire mal étouffé dont la malicieuse créature accompagna sa poignée de main. Le point capital pour moi était, toutefois, de disparaître avant le retour de Betty, avant que les deux sœurs eussent pu se communiquer leurs réciproques confidences touchant mes doubles et pathétiques amours. À cet effet je me hâtai d’enfourcher mon cheval, et je le lançai au galop la rage au cœur. N’eût été la vitesse de sa course, j’aurais peut-être usé des commodités de se pendre qu’offraient les grands ormes de l’avenue, mais ma monture m’emportait d’un tel train qu’elle ne m’eût pas volontiers permis de mettre pied à terre pour profiter de cette ressource.

J’espérais au moins être à jamais hors de la vue et de l’atteinte de tous les habitans de Dakenshade. Nouvelle erreur. Je n’avais pas