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L’ALBUM

bara était la femme que Dieu m’avait destinée ! Elle serait la mère de mes enfans, elle, et non plus la parjure Betty qui avait rompu elle-même, grâce à la Providence, les liens dont je m’étais imprudemment laissé garotter. L’enchanteresse avait détruit son charme, de sa propre main ; mon cœur, ma raison, mon libre arbitre, tout m’était restitué.

J’avais besoin d’épancher mes sensations qui débordaient. J’entamai promptement les aveux. Ce fut de part et d’autre une inexprimable confusion : nous rougissions, l’un et l’autre, jusqu’au blanc de nos yeux. Je m’expliquai néanmoins, et très clairement, malgré mon trouble extrême. Je remerciai Barbara tout en larmes, de son dévouement et de son amour désintéressés. Je lui jurai qu’elle n’avait point eu affaire à un ingrat. Puis, allant droit au but, je lui confessai ma passion que je m’étais vainement dissimulée long-temps