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DE LADY BETTY.

entre deux doigts de ma main droite, je l’envoyai se poser à son gré sur le tapis dans un des coins du salon. Je m’approchai alors d’une croisée ouverte. La rivière coulait justement au-dessous. Quelle tentation ! Mais ne serait-il pas plus dramatique et plus beau de me brûler la cervelle, que de me noyer ? Ou bien si je prenais la poste, si je courais après le coupé du noble lord, si je lui demandais raison le pistolet au poing de la trahison de ma maîtresse ! — Voilà quels sanglans desseins je roulais en ma pensée. — Il fallait absolument qu’il y eût quelqu’un de tué. Mais je ne pouvais déterminer le choix de la victime. Toutefois je penchais à me donner la préférence. Ce serait plus facile. J’étais là, moi-même à ma disposition. Et puis finir à la Werther ce serait un dénoûment bien poétique et digne en tout point du commencement de mon roman !