Page:Desbordes-Valmore - Le Salon de Lady Betty, tome 1, 1836.pdf/211

Cette page a été validée par deux contributeurs.
195
DE LADY BETTY.

visiter une école de charité sise à trois milles, dans un village qu’il traversait en s’en retournant, et où il la laisserait. Je la vis partir avec lui désespérée ; je ne lui offris cependant pas de l’accompagner, ç’eût été sottement et bien tardivement faire le jaloux ; mais sur sa demande, je m’engageai et de grand cœur à me rendre au devant d’elle le soir pour la ramener.

J’entrai au salon, je n’y trouvai personne, Barbara et sa mère s’étaient retirées chacune en sa chambre ; je me jetai sur un canapé, et je me mis à savourer les délices qui m’attendaient.

Il était donc enfin parti, nous allions être seuls encore. — Mon cœur bondissait, j’avais la fièvre, toutes mes pensées n’étaient que poésies. Une feuille de papier blanc me tomba sous la main, elle fut en un instant enrichie de deux sonnets que ma vanité jugea dignes d’être transcrits quelque jour sur le petit album