Page:Desbordes-Valmore - Le Salon de Lady Betty, tome 1, 1836.pdf/200

Cette page a été validée par deux contributeurs.
184
L’ALBUM

ma passion déclarée. Toute réflexion faite, je décidai qu’il était bon d’observer encore. Je résolus de n’agir qu’après avoir délibéré plus mûrement.

Nos passe-temps continuaient cependant d’être les mêmes. Seulement, il y avait dans nos rapports plus d’abandon et d’intimité. Nous échangions fréquemment de petits gages de souvenirs : entre autres cadeaux, lady Betty m’avait donné une bourse de perles de sa façon et une boîte à pinceaux ; moi, en retour, je l’avais libéralement accablée sous un monceau d’épîtres et d’aquarelles, mais elle voulut en outre un petit album de poche de maroquin lilas à filets dorés, où elle savait que j’écrirais çà et là les pensées fugitives que la fantaisie me suggérait ; je tenais cet album (n’importe de qui). Quel objet si cher qu’il me fût n’eussé-je pas sacrifié à une blonde adorée ? elle le reçut en ses deux mains, le