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DE LADY BETTY.

directeur de sa conscience, elle souhaitait d’être parfaite ; c’était moi qui devais lui procurer ce difficile mérite.

En vérité, je ne pouvais attribuer qu’à mon influence cette métamorphose, et je m’en félicitais avec ferveur. Betty serait avant peu le modèle idéal d’une épouse accomplie. Je contemplais d’avance en elle la compagne de ma vie à venir ! Ce serait elle qui partagerait mes peines et mes joies. Elle serait la mère chérie de mes enfans ! il y avait maintenant de la cruauté de ma part à différer davantage ma déclaration. Mais quoique je n’aie point du tout de sang écossais dans les veines, j’ai toujours été passablement adonné à la prudence. Lady Betty avait été long-temps folle et coquette. Cette subite sagesse qui lui poussait, n’était-elle pas la pure fantaisie d’un moment ? D’ailleurs, il y avait, dans le vague de mon sentiment, un charme que n’aurait plus