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DE LADY BETTY.

turelle, j’admirais cette pénétration de Betty. Je finissais par être de son avis.

Après les heures d’études, venaient les heures d’exercices et de promenade. Barbara était une excellente amazone. Betty, loin de là, était peureuse et maladroite. En conséquence, Barbara montait un cheval bien vif. Betty, pour rien au monde, n’eût voulu d’autre monture qu’un âne. Il en résultait que notre impatiente brune était constamment un mille en avant, et notre timide blonde un mille en arrière. Donc, de toute nécessité, il me fallait chevaucher près de Betty, dans la crainte qu’il ne lui arrivât quelque accident et que ses frayeurs ne la missent en péril. Ainsi allions-nous à travers bois et vallées, ruisseaux et collines, parcourant les plus ravissans endroits et les plus dignes d’inspirer l’amour qu’aient jamais peints la plume ou le pinceau. Je n’avais vu nulle part d’arbres si verts, si gracieusement