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LE SACRIFICE.

Mais il m’importait d’observer ce que faisait la fiancée au milieu de l’agitation générale. Elle faisait, de bonne foi, la seule chose qu’elle dût faire en pareille circonstance. Elle disparut sans bruit, se glissa comme un rêve vers le côté opposé à celui par lequel elle était entrée, et profitant du trouble général qu’elle avait fait naître, avec toute la légèreté dont la jeunesse et l’amour animaient son être charmant, je la vis se précipiter à travers le cimetière, puis passer sous la porte à guichet dont je me rappelai l’issue communicative avec sa sœur-église : à cette porte mystérieuse, qui me parut ouverte singulièrement à propos, elle fut reçue et accueillie avec transport par un jeune homme si beau d’amour, d’anxiété, d’empressement et de reconnaissance, que je trouve à peine nécessaire de révéler qu’il n’était autre que l’amant aimé, le jeune et brillant rival du ridicule Greystock.